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PHARMAPRAT

La pharmacie, un plan B ?


Un constat alarmant

La revue “l’Étudiant” relevait en mai 2022 que pour la rentrée 2021, “les étudiants boudent l’entrée en études de pharmacie. Les chiffres confirment d’ailleurs cette tendance. Cette année là, 163 places sont restées vacantes, contre 67 en maïeutique, 29 en médecine et 9 en odontologie. Surprenant lorsque l’on sait que les études de santé restent extrêmement sélectives et exigeantes, y compris depuis la suppression de la PACES et l’arrivée des PASS et L.AS en 2020.

En septembre 2022, l’Association Nationale des Étudiants en Pharmacie faisait paraître un communiqué de presse signé par l’Ordre des Pharmaciens, les syndicats officinaux, le syndicat des internes en pharmacie, déplorant une augmentation de 550% des places vacantes en deuxième année de pharmacie.

Le numerus clausus était de 3 265 places en 2020, et de 163 places vacantes sur 3 566 place ouvertes en 2021, nous passons à 1 100 en 2022.

Testimonial accablant

Paul, étudiant en pharmacie : “Ça me rend fou toutes ces possibilités de métiers”

L’officinal, l’industriel, l’hospitalier, le distributeur et le biologiste médical posent, tête haute, en costard ou blouse blanche. Ça ressemble à la bande-annonce du dernier James Bond ! », souffle Jérôme Parésys Barbier, président de la section la plus importante de l’ordre national des pharmaciens, à l’origine de ce pastiche à destination des jeunes sur le site en ligne « Les métiers de la pharmacie ».

Selon Jérôme Parésys-Barbier, président du conseil central représentant les pharmaciens adjoints d’officine et autres exercices de l’ordre national des pharmaciens, “le métier de pharmacien reste flou même pour ceux qui se destinent aux études de santé, qui auront tendance à aller vers la médecine parce que c’est assez ancré“.

Selon Gaël Grimandi, président de la conférence des doyens de pharmacie et doyen de l’UFR pharmacie à l’université de Nantes, “Quand vous demandez à un lycéen ce que fait le pharmacien, il vous répond que c’est la personne qui donne les médicaments à ses parents quand il est malade, or, c’est justement leur environnement qui détermine leur orientation …/… la réforme de la PACES (en 2010) a été très destructrice car il y avait un concours commun où les étudiants cochaient en fonction du parcours qu’ils jugeaient le meilleur et non en fonction de leur orientation“,

Selon Véronique Maupoil, doyenne de la faculté de pharmacie à l’université de Tours “même si l’on peut encore penser que les études de pharmacie sont choisies par défaut, la filière compte assez peu de réorientations …./… On a pu avoir entre 35 à 40% d’étudiants qui choisissait pharmacie par défaut après la PACES mais finalement, ils sont très contents, ils découvrent le champ des possibles pendant leurs études“.

Réforme des études compliquée

Depuis 2020, l’accès aux études de santé a été complètement remodelé, ainsi que l’ensemble des formations en médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie.

la Première Année Commune aux Études de Santé a laissé place à deux parcours : le Parcours Spécifique Accès Santé et la Licence avec option “Accès Santé” qui permettent ensuite d’accéder aux études de médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie (MMOP – Kiné).

Le concours pour espérer intégrer les filières MMOP est remplacé par un classement sur des examens écrits de fin de semestre (des partiels) ainsi qu’un oral. Et, même si le redoublement n’est pas possible, les étudiants ont l’opportunité de poursuivre leurs études jusqu’en troisième année de licence si vous validez votre année.

En PASS comme en L.AS, les étudiants doivent choisir une discipline en dehors du champ de la santé, telle que le droit, la psycho, les langues, le sport (STAPS)… Idéal pour faciliter la poursuite d’études et pour former des soignants dotés de compétences plus diversifiées. L’accompagnement des étudiants doit être renforcé pour uniformiser les connaissances de tous les futurs soignants.

La réforme du deuxième cycle des études de médecine (R2C) a déjà débuté par une refonte de la sixième année, en 2022-2023 la disparition des Épreuves Classantes Nationales disparaissent au profit de trois nouvelles épreuves permettant l’accès à l’internat.

les études de pharmacie voient la création de diplômes d’études spécialisées en officine et industrie pour espérer une meilleure reconnaissance des futurs pharmaciens.

Les études de sages-femmes vont être allongées de cinq à six années d’études.

Les professionnels de santé, combien de divisions ?

Professionnel(le) de santé au 2022-01-01Effectifs
Infirmier(e)s764 260
Médecins 227 946
Masseurs / Masseuse-kinésithérapeutes91 485
Psychologues78 197
Pharmacien(ne)s73 427
Chirurgien / Chirurgienne-dentistes43 134
Opticiens-lunetiers42 245
Manipulateurs / Manipulatrice d’électroradiologie médicale39 621
Orthophonistes27 642
Sages-femmes Maïeuticiens23 541
Psychomotriciens15 377
Ergothérapeutes14 548
Orthoptistes5 863
Audioprothésistes4 378
Source DREES

L’organisation des soins doit tenir compte, à court terme de la démographie présente des professions, à plus long terme des capacités de formation. Cette dernière ne peut affecter la situation démographique qu’avec un délai équivalent à la durée des études (pour les professions médicales et pharmaceutiques, de cinq à dix ans)

Médecins

les effectifs de médecins en activité de moins de 70 ans sont globalement stables. La baisse du nombre de généralistes est compensée par la hausse du nombre de spécialistes, notamment grâce à l’arrivée importante de médecins à diplôme étranger. Plutôt âgée, cette profession tend à se féminiser avec les jeunes générations. De 2012 à 2021, l’exercice libéral se raréfie ; les médecins sont de plus en plus nombreux à choisir un exercice mixte, combinant des activités libérales et salariées, ou le salariat exclusif. Cette tendance est prégnante aussi bien pour les médecins généralistes que pour les médecins des autres spécialités.

Sous réserve de comportements et de législation constants, le modèle de projection des effectifs de médecins montre une stagnation des effectifs jusqu’en 2030, avant une hausse assez importante des effectifs jusqu’en 2050 liée en partie à l’augmentation de l’exercice salarié comme mode d’exercice à l’installation le plus souvent choisi par les médecins nouvellement diplômés.

En revanche, compte tenu de l’augmentation de la population, le modèle montre une diminution de la densité médicale en France dans les prochaines années — toujours sous hypothèses de comportements et de législation constants — d’autant plus forte si l’on considère la densité médicale standardisée, qui tient compte de la hausse des besoins de soins induite par le vieillissement de la population. La densité médicale standardisée retrouverait son niveau actuel seulement au milieu des années 2030 puis repartirait à la hausse pour être supérieure de 23 % à la densité actuelle en 2050

Pharmacien(ne)s

Les effectifs de pharmacien(e)s de moins de 70 ans en activité ont connu une croissance de 2012 à 2016, suivie d’une diminution jusqu’en 2021. La composition de la population est très stable sur la période : deux tiers sont des pharmaciennes, et la moyenne d’âge des actifs et actives s’établit à un peu plus de 46 ans.

Sous hypothèses de comportements et de législation constants, le modèle de projection des effectifs de pharmacien(ne)s montre une baisse légère des effectifs jusqu’en 2027 (-2 % de pharmaciens inscrits à l’Ordre par rapport à 2021), puis une hausse, aboutissant à des effectifs en hausse de 12 % par rapport à 2021 à l’horizon 2050, que ce soit pour les titulaires ou les salariés d’officine (deux tiers des pharmacien(ne)s.

La densité standardisée en pharmacien(ne)s d’officine, tenant compte de la croissance de la population et de la plus forte consommation de soins due au vieillissement de la population, diminue puis croit à nouveau légèrement, retrouvant le niveau de 2021 en toute fin de période de projection. Moduler les entrées en formation de 20 % à la hausse ou à la baisse dès le début de période de projection aboutit à des effectifs s’éloignant du scénario tendanciel, supérieurs ou inférieurs de 13 % à l’effectif de l’ensemble des pharmaciens qui seraient inscrits à l’Ordre en 2050.

sources : LES DOSSIERS DE LA DREES n°76 mars 2021

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modifié le 2022-09-23 15:10 par admin


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